Depuis l’entrée en vigueur de l’article 80, les plateformes de transports sanitaires se multiplient. Les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) et de l’ANAP (Agence Nationale d’Appui à la Performance en santé) incitent d’ailleurs les établissements à s’en doter. Mais dans ce foisonnement, certains se démarquent. C’est le cas de Sirus Plateforme Santé (SPS) qui propose un modèle économique particulier.
Une contribution inversée
Dès 2017, Lomaco Santé, éditeur leader auprès des ambulanciers, anticipe le tournant qu’impliquera l’article 80 en créant SPS. Contrairement à nombre de ses concurrents, la solution s’articule autour d’un modèle actionnarial unique. « Notre capital est détenu à 75% par des professionnels de santé, affirme Jean-Marc Issart, le président directeur général. Nos concurrents font payer les hôpitaux pour leur plateforme de transports et non les ambulanciers. Nous préférons fonctionner à l’inverse et assurer la gratuité pour les établissements de santé ». Un modèle qui assure une viabilité à long terme, « à condition de travailler sur un volume élevé de courses ». Et c’est le cas puisque la solution gère pas moins de 30 000 courses par mois, avec 1200 transporteurs affiliés et pour plus de 500 établissements.
Une gratuité qui n’est pas passée inaperçue côté hôpitaux. L’institut Camille Miret, à Leyme (46), a déployé l’outil en janvier dernier. La réforme a fortement impacté les services et les finances. « SPS nous a accompagné dans le changement, sans avoir d’impact financier, souligne Angélique Questel-Gorel, cadre médico-administratif en charge de la plateforme. Pour nous, c’était avantageux sur toute la ligne ». Signe notable : là où un service dédié aux transports sanitaires était nécessaire, SPS gère désormais l’ensemble de cette problématique.
Un outil complet et polyvalent
Car en termes de fonctionnalités, « SPS se charge de tout », souligne Angélique Questel-Gorel. Lorsqu’une prescription de transport est enregistrée, le logiciel trouve le prestataire adapté aux conditions de déplacement, le plus proche et fait le lien sur les questions de facturation (article 80 ou non). La demande est envoyée selon des algorithmes aux transporteurs les plus adéquats. Ceux-ci ont un certain délai pour répondre. Passé ce délai, la requête est transmise à d’autres transporteurs, jusqu’à ce que la course trouve preneur. Le tout sans que les infirmières n’aient à intervenir.
L’outil est par ailleurs paramétrable. « Nous avions besoin de répertorier certaines informations concernant les motifs de transport, rappelle Angélique Questel-Gorel. Il a été très simple d’échanger avec les équipes de SPS pour adapter l’outil ». Autre aspect non négligeable : l’interopérabilité. « Nous sommes compatibles avec les principaux DPI, souligne Jean-Marc Issart. Crossway, Hopital Manager, DxCare… Les informations sont ainsi directement intégrées dans la demande de transport ».
Une solution utile au pilotage des établissements
Côté gestion des risques, SPS répond aux attentes. La HAS requiert que la gestion des risques s’ouvre à la question des transports sanitaires, dans le cadre d’un CAQES (Contrat d’Amélioration de la Qualité et de l’Efficience des Soins). « Avec ses fonctions de traçabilité, le logiciel nous aide en ce sens », note Carmen Kerspern, coordinatrice générale des secrétariats et accueils médico-administratifs au Centre Hospitalier du Sud Seine et Marne (77).
Côté statistiques, il est possible d’extraire de nombreuses données (nombre de transports par jour, par médecin, par transporteur…), ainsi que les forfaits ST1, ST2 et ST3. « Des informations que nous devons faire remonter chaque mois à notre service DIM pour contrôler la facturation », précise Angélique Questel-Gorel.
La facturation, un enjeu crucial justement. En 2017, on enregistrait 278 millions d’euros de fraudes et d’activités fautives (Presse Médicale de janvier 2019) dans le domaine. « Le risque de fraude aurait pu être le même sur les transports que nous prenons désormais en charge, explique Carmen Kerspern. SPS a été un outil d’amélioration à ce niveau ». Encore une fois, le logiciel aura fait ses preuves au service des établissements.