Partie 2 : Vers l’hôpital du futur

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Frédéric JEROME
Auteur : Frédéric JEROME, Consultant en pilotage médico-économique des établissements de santé

L’hôpital attire aujourd’hui les jeunes praticiens tandis que la médecine de ville traditionnelle, exercée en autonomie est en crise. Le système de tarification à l’activité et le prix fixe de la consultation ont amplifié le processus de mutation. En volume global annuel, l’activité hospitalière représentait 17 millions de séjours[1] en 2012. Sous l’effet de la croissance démographique, du taux de recours accru aux soins hospitaliers et du vieillissement de la population française, l’activité devrait continuer de progresser à un rythme supérieur à 2%. Compte tenu de ce taux d’évolution, 20 millions de séjours hospitaliers sont attendus en 2020 soit une progression significative de plus de 3 millions de séjours par rapport à 2012 (+17%).
La concentration de l’offre hospitalière s’amplifie avec la création des GHT[2]. Cela conduit à la constitution de plateaux techniques qui peuvent ainsi financer et regrouper des équipements encore plus lourds ou des technologies qui évoluent rapidement. Parallèlement, les seuils d’activité sont progressivement augmentés. Certaines activités isolées sont toutefois maintenues grâce au système de financement afin d’éviter la désertification des campagnes.
Le GHT devient une hyper structure qui va devoir s’organiser et se piloter. La conduite du changement et la stimulation du travail en équipe sont des enjeux importants qui lui permettront de mieux fonctionner (coordination des spécialités de médecine ou de chirurgie, partage des fonctions DIM[3]et contrôle de gestion…). Cela va nécessiter, en parallèle, la consolidation de systèmes d’information hétérogènes avec des dossiers patients informatisés différents qu’il faut faire communiquer entre eux, on parle de plus en plus « d’interopérabilité».
On assiste à un fort développement de l’ambulatoire qui était l’objectif de la réforme du financement de l’activité hospitalière. Les capacités de l’hospitalisation de jour ont explosé, le nombre places y est passé de 17000 en 2002 à près de 30000[4] en 2012. L’hospitalisation classique se recentre sur les activités spécialisées. Avec le vieillissement de la population, la prévention et le suivi des malades chroniques (diabète, hypertension, Parkinson, Alzheimer) prend une place importante, et l’on pourrait imaginer la création progressive de structure locale assurant ces services de proximité, dès lors que les hyper hôpitaux des nouvelles métropoles concentreront les activités qui nécessitent les investissements lourds et les personnels les plus qualifiés. On assiste, aussi au développement de certaines spécialités comme la médecine gériatrique, la cardiologie, ou la cancérologie qui sont directement liées au vieillissement de la population. Même si ces disciplines peuvent subir à long terme le même sort que les léproseries ou les sanatoriums.
[1]Source : panorama des établissements de santé, édition 2014 (DREES)
[2]Groupement Hospitalier de Territoire
[3] Département de l’information médicale
[4] Source : panorama des établissements de santé, édition 2014 (DREES)
 

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