PARTIE 2 –
Dans la première partie de cet article, le docteur Jean-François Marie, radiologue, spécialiste de l’imagerie de la femme, nous a expliqué comment il avait été amené à s’intéresser à l’estimation du risque de cancer du sein, et surtout comment il utilisait MammoRisk au quotidien.
Après plusieurs mois d’utilisation, quels sont les points clés, les principaux avantages de la solution MammoRisk ?
D’emblée, j’ai été frappé par le fait que l’outil est simple et rapide d’utilisation. De ce fait, il a été rapidement inséré dans le flux de travail du centre d’imagerie.
MammoRisk fournit une estimation objective du risque de cancer du sein qui permet de s’affranchir de différents aléas comme par exemple l’influence du stress de la patiente sur la détermination des intervalles de contrôle.
Il existe des protocoles standardisés pour les patientes à très haut risque. Dans la population générale le protocole de suivi en dépistage organisé est un suivi tous les deux ans. Or, nous rencontrons des patientes avec des antécédents qui divergent énormément et ces patientes nous questionnent sur le rythme de leur suivi. Il est parfois difficile de proposer un intervalle de contrôle pertinent lorsqu’il existe deux ou trois antécédents mais que les femmes ne répondent pas aux critères de haut risque. De plus la consultation oncogénétique ne peut pas recevoir toutes ces patientes.
MammoRisk propose au radiologue un suivi personnalisé de la patiente directement (j’allais dire mathématiquement) lié au risque. C’est bien sûr ensuite au radiologue de décider de l’utilisation qu’il fera de ces recommandations qui sont d’ailleurs ajustables.
En conclusion, je dirais que l’évaluation automatique de la densité mammaire, le calcul du risque et les recommandations de suivi sont très utiles dans ma pratique quotidienne.
Comment voyez-vous l’avenir de la prédiction, de la prévention et du dépistage du cancer du sein ?
Cette expérience me conforte dans le fait que le radiologue est un maillon crucial dans le dépistage du cancer du sein en général et dans l’estimation du risque de ce cancer en particulier.
En effet, la pertinence de l’indication des examens complémentaires et des biopsies est directement liée à cette évaluation du risque : il est codifié par la classification BI-RADS qui attribue à une image mammographique une probabilité de découvrir une tumeur cancéreuse. L’estimation du risque est présente à chaque étape de l’examen en sénologie.
De même, l’assiduité avec laquelle la patiente suivra son protocole de dépistage est en partie dépendante de la manière dont nous lui avons communiqué cette information sur le risque.
Les deux seuls critères pris en compte dans le cas du dépistage organisé du cancer du sein sont l’âge et l’hérédité. Aujourd’hui de nouveaux outils informatiques et mathématiques nous permettent de progresser dans notre pratique. Il me semble que l’adaptation du dépistage au risque individuel de la patiente serait positive.