Le progrès technique laisse apparaître la possibilité d’un nouveau monde et d’une quatrième révolution industrielle centrée autour des données numériques, des objets connectés, des plateformes en ligne, de l’Intelligence Artificielle (IA), et de la Blockchain. Dès lors, l’avènement du numérique et son omniprésence dans notre société créent un besoin grandissant de poser des repères éthiques face à cette nouvelle religion des données, le « dataïsme ».
Dans ce contexte, Le code éthique algorithmique s’interroge sur la capacité des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) à créer des problématiques éthiques novatrices ou encore à renforcer certains dilemmes moraux classiques, et pose la question des limites, des enjeux et des risques relatifs à cette révolution digitale.
Ainsi, ces NTIC amplifient la transparence et le profilage provenant de la digitalisation de l’activité humaine. Comment séparer qui je suis d’où je suis ? Quelle vie privée et libre arbitre à l’heure des algorithmes ? Où sont stockées les Big Data ? Qui les exploite vraiment ? Comment le citoyen peut garder le contrôle sur ses données personnelles ? Le XXIe siècle sera-t-il l’ère des plateformistes, de l’IA et des objets connectés ? La Blockchain deviendra-t-elle l’écosystème propice à l’optimisation des transactions dématérialisées ? L’informatique quantique verra-t-elle enfin le jour et entraînera-t-elle les bouleversements tant attendus ?
Cet ouvrage analyse en quoi l’instauration de ce nouveau cadre de pensée néodarwinien doit abandonner une approche normative et contraignante pour aborder une vision évolutive plus éthique, adaptée et flexible allant dans le sens du progrès et de l’innovation.
À notre sens, un dialogue éthique doit s’instaurer avec le questionnement des limites, des enjeux et des risques relatifs à cette révolution numérique. Pour cela, il devient essentiel d’établir une régulation fondée sur une idée directrice : « le Code est l’Éthique et l’Éthique est le Code », concrétisée par l’élaboration d’un « code éthique algorithmique » s’appuyant sur le concept de l’Ethics by Design. Le respect et la dignité de l’homme passent inéluctablement par cette nouvelle éthique du numérique, basée sur une approche néo-pythagoricienne du monde.
Jérôme Béranger
Chercheur à l’Inserm – Université de Toulouse, Il est expert en éthique du numérique et cofondateur du label ADEL. Ses recherches sont centrées sur l’approche morale et humaine de la révolution numérique.