
L’évolution de la gouvernance de l’hôpital du futur se fait sur la base d’un projet d’établissement fédérateur qui mobilise l’ensemble des acteurs internes et externes à l’établissements (les soignants mais aussi les « adresseurs »). La gestion verticale et hiérarchisée, devrait donc progressivement laisser place à une gestion transversale et participative afin de permettre le développement indispensable du dialogue de gestion et de la recherche d’efficience. Le pilotage des pôles nécessiterait la mise en place d’outils connectés et pertinents favorisant un dialogue basé sur des données fiabilisées. Le rôle des membres du Directoire évoluera de ce fait, de manière à ce que le pilotage de la performance, notamment financière, soit le cœur de cet organe de décision. Car une bonne santé financière, révèle la capacité d’un établissement à gérer les évolutions de son environnement économique, social et technologique.
Le programme hôpital numérique et les différents volets et axes de développement 1 vise la diffusion des outils permettant une informatisation plus importante des établissements et un meilleur pilotage médico-économique. L’hôpital connecté s’attachera à coordonner les services clés sans oublier pour autant la qualité des soins et la gestion des risques. Les tableaux de bord permettront de faire passer les messages d’alerte en temps réel.
L’hôpital connecté est ainsi doté d’un système de pilotage cohérent et informatisé, lui permettant de réaliser une meilleure allocation des ressources en fonction des besoins réels de l’activité, et, de prendre des décisions plus pertinentes, plus rapidement.
L’intelligence artificielle, programmée et connectée sur le big data (en temps réel) des données de santé, permettra aux chefs d’établissements d’être alertés plus rapidement sur les actions correctives à mettre en place (dérive du taux de fuite, ou insatisfaction des patients).
Vers un nouveau système de pilotage hospitalier
L’hôpital du futur est sans nul doute numérique et connecté. Son SIH2 rassemblera les indicateurs relatifs à l’activité, aux ressources humaines, à la performance financière et à la qualité. L’intelligence artificielle et l’analyse des bases de données de santé lui permettront de dimensionner ses unités et de projeter des capacités adaptées aux besoins de la population. Les nouveaux outils permettront également l’avènement de la gestion anticipative des établissements de santé que bon nombre d’acteurs pensaient impossible à réaliser.
Les tableaux de bord produiront mensuellement des indicateurs clés par pôle, diffusés et partagés en temps réel. Ils seront alimentés par des données de production en temps réel. Les différentes applications supports contenant ces indicateurs seront reliées par des connecteurs ETL ou ELT3 permettant de les rassembler dans une base de données unique de pilotage.
L’attractivité de l’hôpital sur son territoire, calculée en temps réel, deviendra l’indicateur le plus utilisé au sein des établissements car il permet de surveiller à la fois l’adéquation entre l’offre et la demande mais aussi de détecter les problèmes de qualité, d’organisation, de communication, etc…
L’analyse de la « marge directe » mensualisée en temps réel, sera rendue possible par la facturation au fil de l’eau généralisée. Cela permettra de suivre l’évolution de la performance en direct et de ne plus découvrir les problèmes financiers en fin d’année. Il est malgré tout possible, de mettre en place cet outil de suivi dès aujourd’hui, en utilisant des méthodes statistiques. Ceci afin d’améliorer la gestion financière de l’établissement et de commencer à anticiper les évolutions à venir.
Cette question de la rentabilité d’un service ou d’une prise en charge, deviendra un enjeu crucial dans un contexte de ressources de plus en plus limitées. Les établissements devront être incités, non pas à délaisser ces activités, mais plutôt à innover en améliorant leur efficacité organisationnelle avec des DMS4 réduites et, surtout, des technologies plus performantes.