Evolution des SIH dans un contexte de manque de moyens…

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Michaël De Block
Evolution des SIH dans un contexte de manque de moyens…

On me reproche parfois d’utiliser ma casquette de directeur de la communication pour parler de système d’information hospitalier dans la presse. Il est vrai que certains articles pourraient donner une vision biaisée d’un terrain complexe, au risque de mettre en difficulté certains collègues (« pourquoi ne pas faire dans notre établissement la même chose que le CH de TROYES ? »), qui ont déjà beaucoup de mal à gérer le quotidien, faute de moyens humains et financiers suffisants. Mon objectif est pourtant tout autre : changer les perceptions des décideurs quant aux bénéfices des TIC dans le domaine de la santé…

On a, en effet, trop longtemps pensé que le SIH était un centre de dépenses inutile et coûteux. Je me souviens d’ailleurs d’une époque pas si lointaine (début 2008) où le Directeur Général de mon établissement avait l’intention de réduire les ressources du service informatique local, considérant que ce service pourrait être externalisé…

Mais on évoque aujourd’hui le SI comme « colonne vertébrale » des futurs groupements hospitaliers de territoire (GHT). On ne parle d’ailleurs plus de SIH mais de SIS (Systèmes d’informations de Santé) pour montrer qu’il est sorti des « murs » hospitaliers. On se met à rêver de mobilité des professionnels de santé et de télémédecine pour lutter contre les déserts médicaux.

Les projets se développent de toute part, portés par l’énergie insufflée par l’appel à projet Territoire de Soins Numérique (TSN). Le projet de mon territoire ne fait pas partie des heureux élus, mais la dynamique persiste : tous les soutiens médicaux, paramédicaux et techniques ont souhaité qu’OPTIMIPSTIC, notre projet, continue à avancer au rythme des financements que nous pourrons trouver.

Quand on analyse les offres du marché, on pense que tout cela n’est pas pour nous, que nous avons des besoins bien plus terre à terre à financer avant de pouvoir se payer un portail de préadmission sur internet, une géolocalisation de vecteurs sanitaires, une géolocalisation de patients sensibles, etc.

Et puis en se rend compte qu’en s’organisant autrement, qu’en montant des partenariats, on arrive petit à petit à devenir un centre de profit, un centre d’innovation et un centre de réflexion pour optimiser le parcours de soins grâce aux technologies de l’information et de la communication.

L’expérience du CH de TROYES, qui mise sur la mutualisation inter hospitalière, a permis d’aboutir à la création d’un GCS de moyens, qui donne aux hôpitaux sans informaticien la possibilité de s’appuyer sur les structures qui disposent de davantage de moyens , afin d’atteindre les prérequis du programme hôpital numérique (une nouvelle source de financement pour les hôpitaux), de mettre en place un dossier patient informatisé, moderniser leur parc et leur réseau informatique au meilleur coût.

Elle n’est pas unique en France. Mais sa médiatisation a eu le mérite de créer le débat (j’ai reçu des centaines de messages de RSI, de DSI mais aussi d’autres directeurs, pas toujours en phase avec mes idées, mais conscients que désormais la gestion d’un établissement passe par une prise en compte sérieuse de la question des SI) et de nouveaux liens avec des partenaires non hospitaliers : le Diplôme Universitaire Système d’Information et Logistique Hospitaliers (DU SILH), qui démarre en janvier prochain à l’Université de Technologie de Troyes, n’aurait peut-être pas vu le jour sans cette communication.

Alors, à quelques semaines de la nouvelle année, j’ai envie de former le vœu que cette dynamique de communication positive continue partout en France et que le métier d’informaticien hospitalier prenne la place qui lui revient, pour construire les systèmes d’information de santé de demain et participer à la révolution du monde de la santé en marche !

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