La tendance se confirme partout : les besoins de chimiothérapies explosent. Deux raisons à cela : d’une part, de plus en plus de patients sont touchés, d’autre part de nouveaux cancers ne cessent de voir le jour (plus 50 % entre 2018 et 2040, selon une étude du Lancet Oncology – Mai 2018). En parallèle, les mutualisations liées aux GHT conduisent à regrouper les préparations : un seul établissement peut être amené à produire pour tous les autres. Face à cette croissance, une nouvelle réflexion sur les préparations s’impose.
La robotisation des préparations
« La plupart des robots existants proposent des équipements de préparation qui reproduisent les gestes des préparateurs, avec des bras robotisés, constate Clarisse Fontaine, directeur de l’entité robotique chez Dedalus. Dans ce modèle, les cadences restent trop faibles pour permettre aux pharmaciens de sauter le pas de la robotisation. » Voilà pourquoi la société italienne a conçu une toute nouvelle génération de robots. Il s’agit en effet d’automatiser un acte manuel très dangereux et, ainsi, de sécuriser la chaîne de préparation… tout en assurant une haute productivité. Une option encore rare (très peu d’établissements français sont équipés de robots) alors que le retour sur investissement est très important.
Après 4 ans de recherches et de développement, Dedalus a donc lancé Pharmoduct, un robot imprégné de « Lean Healthcare » (optimisation des tâches). Une nouvelle approche qui se retrouve dans son design. « Notre robot est constitué de carrousels qui interagissent à l’image d’une ligne de préparation industrielle. », précise Clarisse Fontaine, « Il peut ainsi lancer des campagnes de 14 préparations à la fois, pour des patients différents et avec des dosages différents. » Et la possibilité de réaliser des doses standards dans un environnement sécurisé et pour tous les types de contenus finaux devrait intéresser plus d’un établissement. Grâce à sa conception unique, jusque 35 préparations par heure peuvent être assurées.
Sécuriser un acte à haut risque
Une fois la campagne lancée, le préparateur peut se concentrer sur d’autres activités. « Notre interface guide le préparateur pas à pas », précise Clarisse Fontaine, « Il est impossible de passer à l’étape suivante sans validation préalable. » Puces RFID sur tous les consommables, deux caméras pour le contrôle des flacons, trois contrôles gravimétriques… L’aspect sécurité est primordial.
Pour compléter l’offre, le déploiement du robot est accompagné d’une analyse des risques. Une consultante spécialisée intervient pour adapter les processus afin que la maîtrise en soit parfaite. Par ailleurs, le robot s’intègre parfaitement en amont et en aval du processus. En amont, car il s’interface avec tous les logiciels de prescription, et notamment avec le logiciel Chimio de Computer Engineering. Et en aval, car les contenants finaux ainsi produits peuvent être tracés jusqu’au lit du patient, pour une vérification jusqu’au bout de la chaine, pour la plus grande sécurité des patients.
Lancé en France en 2018, Pharmoduct bénéficie d’un référencement monoattributaire auprès de la centrale d’achat Resah depuis 2018. Trois acquisitions sont d’ores et déjà officialisées, dont l’une, d’ici la fin du mois d’octobre. La robotisation des préparations est en cours.
