Révolution du numérique et du pilotage des données de santé

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La révolution du numérique et du pilotage des données de santé est engagée !

Le contexte de la COVID19 nous amène à beaucoup de prudence et de prise de recul quand il s’agit de considérer l’ampleur de la transformation numérique de notre système de santé. En effet, face à la crise sanitaire, les professionnels de santé et les patients ont très souvent été amenés à gérer celle-ci par eux-mêmes, avec des moyens parfois rudimentaires.

 

Si la réponse à la crise est depuis le début toujours essentiellement humaine, ce constat fort ne doit pas empêcher de mesurer, par ailleurs, les apports d’une véritable révolution digitale en cours. Le mouvement était initié avant la pandémie et une impulsion claire avait été apportée par les pouvoirs publics : avenant 6 à la convention médicale de 2018 qui a déverrouillé économiquement la télémédecine. La feuille de route de la transformation numérique portée par Dominique PON et Laura LETOURNEAU ou encore la création du Health Data Hub sont autant d’initiatives concrètes et essentielles.

Un autre mouvement de fond a également vu le jour, sous l’impulsion de la société civile du numérique en santé qu’a vocation à représenter, avec d’autres bien sûr, le Conseil de la e-santé. Associations de patients, représentants des professionnels, innovateurs technologiques et industriels : une considérable libération d’énergies est à l’œuvre pour, enfin, engager dans le réel cette mutation digitale de notre système de santé en interdisciplinaire.

Cette transformation a besoin d’un carburant essentiel : les données de santé. De façon schématique les données de santé, à désinence plurielle, constituent une véritable mine d’or, qui requièrent un véritable pilotage pour les transformer en levier puissant d’amélioration des soins et de l’efficience du système, d’où la nécessité de changement de paradigme vers le data management. Il ne s’agit pas de n’importe quelle « matière première » : ce sont des données qui touchent au plus intime de l’Humain, au plus profond de la nécessaire protection de nos vies privées.

C’est le sens du cadre juridique et éthique le plus protecteur au Monde dont se sont dotées la France et l’Europe. L’entrée en vigueur prochaine de l’article 11 du projet de loi de bioéthique s’inscrit dans cette logique. Il vient reconnaître le principe d’une Garantie Humaine du numérique et de l’intelligence artificielle en santé. Cette consécration, relayée depuis par le Livre Blanc de la Commission européenne sur l’IA de février 2020, est aussi un point de concrétisation du travail relayé sur ce sujet par le Conseil national de la IA en santé dès 2018.

Mais il ne s’agit évidemment pas d’un aboutissement. Nous devons maintenant arriver dans le moment des réalisations effectives. Faire entrer la révolution du numérique et du pilotage des données de santé dans un réel palpable d’amélioration de la qualité de la prise en charge des patients et de la qualité de vie au travail des professionnels.

Continuons donc à avancer résolument car, dans un contexte de compétition mondialisée sur ces thématiques, le temps est compté.

 

Myriam OUKKAL

Adjointe au chef de bureau Organisation des politiques sociales et du développement des Ressources humaines.

Direction générale de l’offre de soins.

Ministère des solidarités et de la santé.

Présidente du conseil de la e-santé.

David GRUSON

Directeur Programme Santé Jouve.

Fondateur Ethik-IA, Membre de la Chaire Santé

ScPo Paris.

Conseil de la e-santé

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