Pouvoir s’orienter facilement dans un hôpital et savoir localiser des équipements rapidement, deux gageures dans le secteur hospitalier. Le stress et le temps consacrés à ces tâches sont non négligeables. Le Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph déploie deux applications, co-développées avec la société Ubudu, qui optimisent ces problématiques. À l’issue de la phase test, les voyants sont au vert.
DEUX APPLICATIONS POUR DEUX OBJECTIFS
Sur les 60 000 mètres carrés que couvre le Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph, deux applications vont remédier au casse-tête de la localisation. La première, destinée aux patients, va permettre l’orientation du patient au sein de l’établissement. Sur sa convocation, il reçoit un lien pour télécharger cette application de wayfinding (orientation), qui orientera les patients vers les bornes d’accueil puis vers leur lieu de rendez-vous. Le guidage prend en compte les étages et les contraintes des PMR. « Le meilleur trajet est proposé, et intègre même les éventuels incidents, note Christophe Nicolaï, directeur des systèmes d’information, comme un ascenseur en panne par exemple ». Le but ? « Faciliter la vie du patient et améliorer les flux »
La seconde application, elle, concerne le matériel. Elle localise tout matériels : brancards, pousse-seringue, fauteuils, lits, tensiomètres, … Cet assets tracking (suivi des actifs) permet de savoir de savoir en temps réel où se situe chaque matériel. « Cela soulage considérablement le personnel sur des tâches à faible valeur ajoutée, insiste François Kruta, PDG d’Ubudu. 90% du temps de recherche du matériel biomédical est ainsi économisé »
La solution nécessite l’installation de tags sur les matériels, soit 1 700 au total et de 1 680 beacons (balises) installés tous les 5 mètres dans les couloirs pour localiser les équipements. « Notre déploiement est léger, note Hicham Mouddi, chef du projet chez Ubudu. Et notre système est cohérent avec les briques technologiques de l’hôpital pour récupérer de l’information du SI »
UN FORT RETOUR SUR INVESTISSEMENT ATTENDU
Au-delà de l’intérêt au quotidien, c’est aussi la partie analytique qui a séduit les équipes. « L’outil propose tout un backoffice relatif au positionnement du matériel, précise Thorayya Hadj Slimane, chef de projet informatique au Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph.
Taux d’utilisation, flux, lieux, distances parcourues, les informations nous sont remontées et nous servent de base pour certaines décisions ». Elles peuvent par exemple service à optimiser des circuits logistiques, comme celui des caristes, et savoir si certaines embauches sont nécessaires.
Côté entretien, l’application génère également des alertes pour indiquer si un appareil doit faire l’objet d’une maintenance, car l’outil d’Ubudu a été intégré avec la GMAO de l’hôpital. Là encore, un temps précieux est gagné…
En définitive, tous ces avantages mis bout à bout devraient générer un retour sur investissement non négligeable. Meilleure disponibilité, meilleure utilisation, les achats de certains équipements devraient diminuer de 10%. « Grâce à cette connaissance accrue de notre parc, et au temps gagné par certaines équipes, nous avons prévu de fortes économies annuelles, avec un retour sur investissement sur environ trois ans », estime Christophe Nicolaï.
Et de nombreux autres cas se présentent selon le DSI. « Dans notre orientation vers un hôpital intelligent, les applications de cet outil sont quasi-illimitées ». Patients fugueurs (pour les patients ayant des troubles cognitifs), sécurité des IDE, traçabilité des poches de chimio, du parcours de patients dans les unités médicales ambulatoires, vols de bébés… La géolocalisation a donc de l’avenir dans le secteur hospitalier…
Marion BOIS