C’est un dispositif qui pourrait reléguer les erreurs médicales au rang d’histoires anciennes. La clinique médicale du Parc de Saint Ouen l’Aumône, dans le Val d’Oise, a rejoint la liste des 135 établissements français équipés du dispositif eMed, un logiciel informatique de dossier patient proposé par la société CS3i.
Voilà une petite révolution pour la clinique Médicale du Parc. La mise en service du logiciel eMed, un dispositif de suivi informatique des dossiers patients, a permis à l’établissement valdoisien spécialisé en médecine générale, soins de suite de rééducation (SSR), cancérologie, addictologie, chimiothérapie ambulatoire et en psychiatrie, de fortement diminuer les risques d’erreurs médicales. Les actions de soins et le parcours de chaque malade sont informatisés et consultables par l’ensemble du personnel soignant, soit 250 profils à ce jour.
« La communication entre médecins est facilitée, les pratiques harmonisées, les soins mieux coordonnés ; on a gagné en qualité et en sécurité »
,témoigne le DSI de la clinique Jérôme Van Kemmel.
En permettant la dématérialisation des documents, l’interface eMed sécurise les prescriptions et diminue les risques d’interactions médicamenteuses. « On évite la redondance de l’écriture manuelle et donc les erreurs », confie Armelle Prévost en tant que responsable qualité et gestion des risques à la clinique Médicale du Parc.
Une prise en charge des patients améliorée
En tant que logiciel « full web », eMed est accessible depuis n’importe quel navigateur internet. « Chaque établissement hospitalier se réserve le droit d’autoriser ou non la consultation des données à l’extérieur », assure un responsable de CS3i. Le laboratoire d’analyse BioFutur, externe à la clinique, transmet ainsi ses résultats sous format HPRIM directement au sein du dossier du malade. A partir d’un lien sécurisé et d’un mot de passe, les médecins sont en mesure de consulter les dossiers depuis leur smartphone, prescrire des traitements à distance,communiquer et recevoir des alertes en temps réel. « Nous encourageons les médecins à rester vigilant, eMed est un outil qui ne doit pas déresponsabiliser », averti le docteur Pierre Guibé, pour qui la communication médecin/soignant doit être maintenue. L’activité financière peut aussi être analysée par le logiciel, à travers le codage des actes de soins.
Un logiciel sur mesure et créateur de liens
Chaque clinique possède sa propre instance du produit. Des modules spécialisés répondent à des besoins précis tels que la gestion des lits, des blocs et des plateaux techniques, l’anesthésie, la chimiothérapie, les urgences, l’hémovigilance, etc. Spécialisée dans les Soins de Suite et de Réadaptation, la clinique Médicale du Parc utilise un module de gestion des plateaux techniques qui permet la coordination des actions de soins entre la kinésithérapie, la balnéothérapie, l’assistante sociale, la diététicienne, etc. Aujourd’hui largement approuvé par le personnel médical, l’appropriation du logiciel a mis du temps selon Armelle Prévost : « nous avons dû convaincre les médecins que le partage de leurs dossiers-patient n’était pas un sacrifice, mais l’occasion de s’ouvrir aux autres professions du parcours de soin ». Le coût de la licence varie entre 30 et 150 000 euros selon le nombre de lits et les modules activés. La clinique Médicale du Parc de Saint-Ouen l’Aumône le prouve : à l’heure de l’internet à haut débit, l’efficacité des systèmes hospitaliers passe aussi par l’informatisation du dossier unique du patient.
Auteur : Jérémie Cazaux