Stephan Hadinger, Responsable des Technologies chez AWS France. Nicolas Malaval, Architecte Solutions Santé chez AWS France
Pour répondre aux exigences de sécurité et aux besoins croissants de stockage et de puissance de calcul, la mutation vers le cloud s’accélère dans toutes les industries. Le cloud apporte son lot d’innovations pour mieux satisfaire les besoins des utilisateurs et clients. La filiale d’Amazon, AWS (Amazon Web Services), qui propose des services cloud fiables, agiles et sécurisés depuis 2006, a obtenu en début d’année la certification d’Hébergeur de Données de Santé (HDS). Une réelle opportunité dans le domaine de la santé pour mieux innover au service des patients…
Un cloud sécurisé et à la demande
Sur les trois premiers mois de cette année, AWS a généré 7,7 milliards de dollars et affiche une croissance de 41% par rapport à l’année dernière… Un engouement proportionnel aux besoins de stockage et de calcul des entreprises et qui témoigne de l’adoption rapide du cloud. AWS propose une offre de « cloud computing », c’est-à-dire la fourniture à la demande de puissance de calcul, de stockage sur base de données, d’applications sur le cloud, avec une tarification à l’usage. Ce « cloud élastique », capable d’absorber des pics de connexion, a notamment conquis des entreprises telles que TF1, la SNCF, la Société Générale ou encore Le Bon Coin. En France, AWS dispose de plusieurs datacenters dans la région parisienne, ainsi que d’équipes à Paris et à Lyon.
Côté médical, des acteurs comme Smatis, Air Liquide Healthcare, GE Healthcare ou Philips Healthcare ont aussi franchi le pas. Ils ont tous en commun de fortes exigences de sécurité et c’est d’ailleurs souvent le premier sujet abordé lors des rencontres avec de futurs clients notamment dans le domaine du médical. « C’est notre priorité numéro 1, explique Stephan Hadinger, Responsable des Technologies chez AWS France. De nombreux clients migrent aujourd’hui leurs données vers le cloud car cela facilite leur mise en conformité avec les exigences de sécurité les plus fortes ».
AWS applique un modèle de « responsabilité partagée » : l’entreprise gère la sécurité des briques de base puis, tout ce qui relève de l’assemblage, du contenu est ensuite intégralement maîtrisé par les clients, ou leurs partenaires. Pour les aider, AWS propose des services sécurité qu’il serait difficile de mettre en place dans un datacenter classique, comme la traçabilité de toutes les actions effectuées ou le chiffrement des données « en un clic » (requis par le RGPD). De quoi rassurer les équipes sécurité de leurs clients.
Dans la gestion des coûts également, la solution a de quoi séduire. Avec son système « à la demande », les entreprises ont accès instantanément à toutes les ressources nécessaires et paient uniquement en fonction de ce qu’elles utilisent. Une offre qui permet d’éviter des investissements lourds et qui stimule fortement les innovations (cf. Un véritable levier pour les innovations).
Des applications prometteuses dans le secteur de la santé
Avec la certification HDS obtenue le 31 janvier dernier, AWS gravit encore un échelon. Désormais, « l’ensemble des innovations du cloud sont désormais accessibles aux professionnels de la santé et aux startup innovantes », précise Stephan Hadinger. Des services qui sont nombreux. Plus de 165, allant du stockage au calcul, des bases de données à l’analytique, ou encore de l’intelligence artificielle aux objets connectés. Ces services permettent aux acteurs santé de réduire leurs coûts informatiques et surtout d’innover plus vite que s’ils avaient à tout construire eux-mêmes. Par exemple, SkinVision met la détection de suspicion de mélanomes à portée de tous en analysant les photos de grains de beauté ou lésions avec un algorithme entraîné par des dermatologues.
Novartis, géant de la pharmaceutique, a utilisé AWS pour simuler l’effet de 10 millions de molécules dans le traitement du cancer. « S’ils avaient dû utiliser leur propre puissance de calcul pour cette expérimentation, il leur aurait fallu près de 40 millions de dollars d’investissement , soulève Nicolas Malaval, Architecte Solutions Santé chez AWS France. En s’appuyant sur AWS, ce calcul a duré 9h et a coûté moins de 5000 dollars ». De la même manière, l’Institut de Recherche contre le Cancer à Londres (ICR), a recours aux services d’AWS pour évaluer la dose de radiation nécessaire pour chaque patient. Les temps de calculs passent alors de plusieurs minutes (voire heures) à quelques secondes.
Outre la puissance de calcul, AWS vient en substitution ou en complément d’espaces de stockage de données de santé, et facilite la collecte, le partage et l’analyse de ces données. Cela est essentiel pour améliorer la qualité et la coordination des soins, question cruciale notamment avec la mutualisation liée aux GHT. Le cloud permet aussi de développer de nouveaux usages (télémédecine, médecine de précision…), de réduire les contraintes de maintenance ou de protection contre les attaques informatiques et de faire intervenir l’intelligence artificielle de manière plus souple.
« Dans le domaine de la santé, il y a une forte appétence pour se développer rapidement et innover », constate Stephan Hadinger. D’où un essor de l’intelligence artificielle, notamment dans l’aide au diagnostic. GE Healthcare par exemple s’appuie sur les services de machine learning d’AWS pour rendre ses modalités plus intelligentes afin d’analyser les radiographies, d’identifier des résultats anormaux et ainsi de réduire le taux de réadmission.
Un véritable levier pour les innovations
« Nous fournissons aux professionnels de santé des services pour leur permettre de se concentrer sur leur cœur de métier et d’innover plus vite », résume Nicolas Malaval. Avec un fort degré de sécurité (normes et certification HDS), AWS permet de tester de nombreuses idées. « Rapidement et pour un faible coût, un projet peut être expérimenté, rappelle Stephan Hadinger. Cela permet ainsi de réduire le coût de l’échec ». Une éventualité inenvisageable s’il fallait se doter en équipements pour chaque nouvelle expérimentation. Les coûts variables remplacent donc les coûts en capitaux, les anticipations en termes de capacité de stockage n’ont plus lieu d’être… Le tout avec une vitesse de travail accrue et une visibilité rapide à l’international.
Pour conclure, Stephan Hadinger l’assure : « Grâce à AWS, les Directions de Systèmes d’Information peuvent être désormais vues comme sources d’innovations et non plus de dépenses ».