La logistique en Santé, par le numérique

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Selon l’ASLOG, la logistique est : « L’art et la manière de mettre à disposition un produit donné au bon moment, au bon endroit, au moindre coût et avec la meilleur qualité ». Pour se faire, elle s’appuie sur des ressources (humaines, financières et techniques) ainsi que sur les flux d’informations inter et intra parties prenantes.

Du point de vue du numérique, cela se traduit par la mise en œuvre de plusieurs composants : Le système d’information (SIH, SIR, SIL, gestion de cabinets, etc.), associé à un bus d’entreprise permettant d’une part de gérer les règles métiers permettant une optimisation du réapprovisionnement (workflow) et d’autre part, l’utilisation de standards permettant l’unification des échanges d’informations (en santé on utilise HL7 v2, HL7 v3 ou FHIR).

Cependant, il est nécessaire de pouvoir associer à ces échanges un principe de traçabilité afin de garantir que la commande correspond aux besoins du client et que la livraison s’est effectuée dans de bonnes conditions, par exemple le respect de la chaine du froid. Pour ce faire, il semble intéressant de mettre en place un système à base de « Blockchain », qui permet de gérer la traçabilité à toutes les étapes d’une commande, mais aussi d’intégrer des petits objets (IoT – Internet of Things – Internet des Objets) tels que des capteurs de température dans le cadre de l’exemple précédent.

Malheureusement tous ces systèmes fonctionnent selon un mode « déterministique », c’est à dire dont toutes les possibilités ont été prévues à l’avance et encodées dans les règles de fonctionnement, et on sait pertinemment que l’on est incapable de prévoir tous les cas d’usages et donc on se retrouve parfois dans des situations critiques car le logiciel n’a pas pu, ou su, prendre la bonne décision. Heureusement, grâce à l’Intelligence Artificielle (IA), on peut de nos jours avoir des systèmes qui non seulement sont capable de comprendre le langage naturel, mais en plus peuvent apprendre de leurs actions passées. Ainsi, un système logistique possédant un moteur d’IA pourra réagir à des situations inhabituelles car il sera capable d’interpréter une somme de signaux faibles, impossible à encoder dans un système préprogrammé.

Enfin, il est important de noter, qu’actuellement, la façon d’aborder les systèmes d’information est en totale transformation. En effet, les entreprises sont principalement intéressées par le service rendu, pas spécialement par la gestion de ce dernier. On assiste donc, de plus en plus, à une migration des SI vers des services cloud, plus agiles et plus économiques pour l’entreprise. Cependant, si ceci est une réalité dans le monde des entreprises, cela est toujours au niveau exploratoire dans le secteur de la santé.

Il apparaît que le futur des SIH (ou autres systèmes médicaux), doit se concevoir comme l’interopérabilité de services cloud mais où les données restent sous contrôle de l’entité médicale de manière directe (centre de données) ou indirecte (contrats d’outsourcing).

Dès lors, il semblerait intéressant de profiter de la réforme induite par les GHT (Groupement Hospitalier Territoriaux) pour étudier et mettre en place ce mode de fonctionnement afin d’accroitre la qualité et la sécurité des services rendus par les SIH.

Schéma logistique

schémas logistique

Jean-Christophe Mestres
Healthcare Solutions Executive Architect
Centre d’Excellence en Santé
IBM France

Jc.Mestres@fr.ibm.com

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