Intégrer la santé dans les documents d’urbanisme locaux

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Aujourd’hui, les effets sociaux et économiques de l’environnement immédiat sur la santé des populations ne sont plus à démontrer, ils impactent la qualité de vie. Les habitants, sensibilisés aux risques auxquels ils sont soumis, sont de plus en plus concernés par leur bien-être et leur santé. Lescomportements se modifient à la recherche d’un mode de vie plus sain. Les évènements liés au réchauffement climatique (inondations, canicules) ou à des épisodes épidémiques ou pandémiques (épidémie de grippe, H1N1, Covid-19…) repositionnent la santé au cœur des politiques d’aménage- ment et leur capacité à prévenir les risques. Il ne s’agit pas seulement d’organiser les « réparations » mais de développer la résilience de notre société.

Comment faire de la santé une entrée majeure dans la planification de l’aménagement des territoires ?

 

Les liens entre urbanisme et santé existent de longue date. L’assimilation des enjeux de santé à travers la réglementation de l’urbanisme et de la construction s’est nourrie de différentes approches qui viennent se compléter. D’abord sous l’angle de la salubrité et de la sécurité publiques (mouvement hygiéniste, police des édifices menaçant ruine, lutte contre les risques et nuisances générés par les activités industrielles) puis, dans les années 1970, sous l’angle de la santé environnementale, portée par l’aspiration des citadins à un meilleur cadre de vie. La montée en puissance des préoccupations environnementales et l’intégration de la santé deviennent plus prégnantes.

Des travaux menés par l’ARS Île-de-France montrent que les préoccupations des habitants en matière de santé portent le plus souvent sur les questions de fonctionnement et de pratiques de l’espace urbain liées à l’aménagement : sentiment d’insécurité, de relégation, déqualification de l’image de soi, fatigue liée aux transports et difficulté d’accès, lutte contre les nuisibles, mésusage des espaces publics, etc. Ainsi, le fonctionnement urbain et une large gamme de politiques publiques peuvent agir sur la santé des populations, et notamment sur celle des plus fragiles. Les collectivités locales sont compétentes pour intervenir sur nombre d’entre eux : actions en matière d’habitat, de mobilité et de transports, d’aménagement et d’urbanisme ainsi qu’en faveur de la cohésion sociale. Les effets peuvent être directs et indirects sur les déterminants de la santé et participent ainsi à l’amélioration (ou à la détérioration) de l’état de santé des populations.

Les documents d’urbanisme sont un support pour certaines de ces actions et intègrent déjà de nombreuses thématiques implicitement attachées à la santé. Mais peu d’entre eux se font expressément l’écho de la question de la santé, cette dernière étant encore traitée de manière très segmentée.

Le carnet pratique « Intégrer la santé dans les documents d’urbanisme locaux » de l’Institut Paris Région vise à révéler les actions pouvant être mises en place via les documents d’urbanisme et leurs bénéfices pour la santé des populations. Il s’adresse aux acteurs de l’aménagement, aux collectivités et aux élus, et a pour finalité d’apporter des éléments pédagogiques pour enrichir les réflexions autour du thème de la santé et de l’urbanisme sur les territoires.

Il présente les déterminants de santé sur lesquels les documents d’urbanisme peuvent agir :

• Les conditions de logement avec les actions visant à « mieux habiter ».

• Les contextes de vie avec les actions visant à limiter l’exposition des populations aux risques et aux nuisances notamment environnementales (air, bruit…) ou celles visant à améliorer la qualité de l’eau ou des sols, à mieux réguler les températures (lutter contre les ilots de chaleur urbains), à préserver la biodiversité et les espaces verts tout autant que celles visant à favoriser le lien social, la sécurité des espaces et des individus…

• Les conditions d’accès aux équipements et services permettant notamment un parcours de soins fluide et coordonné, l’accès à une couverture numérique satisfaisante ou permettant d’encourager les liens sociaux, l’éducation et la formation, les loisirs et la culture…

• Les infrastructures de transport et autres aménagements urbains facilitant les conditions de mobilité, ainsi que l’accès à l’emploi, aux équipements et services… mais aussi favorisant les mobilités actives, l’activité physique, l’inclusion des personnes à mobilité réduite, l’apaisement des espaces de vie…

Les leviers disponibles sont présentés et illustrés par des exemples de schémas de cohérence territoriale (Scot) et de plans locaux d’urbanisme (Plu), avec notamment des extraits de leur volet réglementaire.

https://www.institutparisregion.fr/nos-travaux/publications/integrer-la-sante-dans-les-documents-durbanisme/

Auteurs : Muriel Adam, Jean Benet, Alexandra Cocquière, Célia Colombier.

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