D4Evolution : Point d’étape avec Laura Létourneau sur la feuille de route du numérique en santé
Lors du congrès D4Evolution organisé par le groupe Dedalus, Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé, est revenue sur la feuille de route du numérique en santé. Lancée en 2019, elle doit prendre fin en 2022.
« Depuis des années, nous parlons de parcours patient, de décloisonnement entre la ville, les hôpitaux et le médico-social, pourtant, sur le terrain nous n’avançons pas », annonce d’emblée Laura Létourneau, déléguée ministérielle au numérique en santé, en direct depuis le plateau du D4Evolution de Dedalus. C’est justement pour avoir des objectifs rédigés noir sur blanc, et communs à chaque territoire, que la feuille de route du numérique en santé a été mise en place en 2019. « Le chantier est colossal, continue la déléguée ministérielle. Mais il est important que l’on passe un cap d’ici 2022 ».
Cette feuille de route représente un constat partagé entre les différents professionnels de la santé. Lors du lancement, en 2019, tous se sont mis d’accord sur cinq grandes orientations et trente actions. Dans un premier temps, il s’agira de renforcer la gouvernance du numérique en santé. La deuxième étape consistera à intensifier la sécurité et l’interopérabilité du numérique en santé. Le troisième point portera sur l’accélération du déploiement des services numériques socles. Le quatrième pilier sera un déploiement, au niveau national, des plateformes numériques de santé. Le dernier point abordera le soutien de l’innovation et l’engagement des acteurs de santé.
De nouveaux outils et projets
Après un tour de France du numérique en santé pendant six mois afin de rencontrer industriels, patients et professionnels, l’implémentation, thème de l’année 2020, a été entamée. « Avec la Covid-19, il y a eu une accélération massive de la téléconsultation, indique Laura Létourneau. Les volumes ont été multipliés par trois pour les citoyens et par cinq pour les professionnels de santé. » La pandémie a souligné les lacunes présentes dans certains domaines et l’urgence d’innover. Cependant, cette période a également été prolifique car « de nombreux outils ont été développés, comme maladiecoronavirus.fr, qui ont permis de désengorger les SAMU », poursuit la déléguée ministérielle. Le projet SI-DEP aussi a vu le jour en un temps record. Il a été co construit avec les pouvoirs publics, la délégation du numérique en santé, la DGS, l’AP-HP, des biologistes et un consortium de trois industriels dont Dedalus.
« Parce que nous avons su travailler ensemble, en trois semaines, nous avons créé un système d’information avec une remontée exhaustive, en temps réel et automatique, des tests RTPCR et antigéniques de tous les laboratoires du territoire », maintient Laura Létourneau. Elle soutient également que « malgré la Covid-19, nous n’avons pas pris une semaine de retard sur la feuille de route ».
L’engagement des industriels
Suite à la première vague du coronavirus, un plan d’investissement a été lancé via le Ségur de la santé. C’est lors de cette consultation qu’il a été convenu que deux milliards d’euros seraient investis dans le numérique. « Il faut que nous soyons prêts en 2021, annonce la déléguée ministérielle. La e-santé ne doit plus être réservée aux initiés » explique-t-elle, avant d’accorder un temps de réponses aux questions posées par les invités sur le chat. L’objectif de cette année est de la faire pénétrer dans tous les foyers français, notamment avec l’Espace Numérique de Santé.
« Tout le monde doit y contribuer », développe Laura Létourneau. Les industriels en créant des services innovants, les professionnels de la santé en alimentant le DMP… « Nous devons rattraper notre retard pour faire de la France, un leader et un exemple dans le domaine », conclut la déléguée ministérielle. Et l’Etat peut compter sur l’engagement de Dedalus à ses côtés.
Camille Poilvet