La chimiothérapie à domicile apporte au patient un confort certain dans le traitement de sa maladie. Mais dans ce domaine sensible, la coordination de son cercle de soins est un maillon essentiel de la prise en charge. Initialement spécialiste de la messagerie collaborative, Pandalab s’est associé à l’HADAN (Hospitalisation A Domicile de l’Agglomération Nancéenne) pour créer un véritable parcours de santé spécifique.

Un groupe de discussion et un parcours de soins
Dans le cadre d’injections à domicile, les venues des patients à l’hôpital se limitent à une par mois. Dans le cadre de l’association Pandalab/ HADAN, « il a fallu créer des groupes de discussion spécifiques autour de chaque patient », note Dr Aurélien Lambert, oncologue et président de Pandalab. Les professionnels peuvent dès lors communiquer via la plateforme OK Chimio pour l’alimenter ou consulter des informations. Autre volet : la mise en place d’un workflow digital. « Nous avons défini des étapes bloquantes dans la validation de la chimiothérapie, si l’un des membres ne la valide pas, détaille Dr Cécile Di Santolo, médecin coordonnateur à l’initiative du projet de l’HADAN. Il nous fallait une démarche permettant de partager les informations et de verrouiller les actions de chaque professionnel, tout en étant compatible avec leurs emplois du temps, c’est-à-dire sans avoir à les interrompre constamment ».
Après une phase de test en doublon (prise en charge classique et numérique) durant un an et demi, Ok Chimio est sur les rails depuis une année. Une vingtaine de professionnels l’utilisent (hématologues, infirmiers, pharmaciens, médecins traitant, coordonnateurs…) pour le bénéfice de plus de 30 patients depuis le lancement. « Le but est d’accroître encore considérablement le nombre de patients et de regrouper un maximum de médecins traitants », insiste Dr Marine ferry, médecin coordonnateur à l’HADAN. D’autant que l’adhésion à cet outil est large : « il apporte une grande plus-value et cela a du sens pour le patient, explique Dr Cécile Di Santolo. Les pharmaciens sont d’ailleurs très demandeurs alors que nous ne pensions pas les intéresser si rapidement ». Dr Aurélien Lambert l’assure, la « solution n’a en rien déstabilisé les professionnels. Elle change juste quelques pratiques, avec l’usage notamment de la tablette et du scanner ».

L’aventure continue
Après la phase de test, il a très vite été question des évolutions possibles. « Nous aimerions développer un nouveau schéma thérapeutique pour une autre chimiothérapie (Kyprolis) », affirme Dr Marine Ferry. A Pandalab, on envisage même d’aller plus loin et de proposer l’outil dans la prise en charge des grossesses ou du diabète. « Nous avons commencé par le plus dur », estime Dr Aurélien Lambert. La suite devrait donc couler de source…
Marion BOIS