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La souveraineté des données de santé

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Souveraineté numérique : Craintes et remèdes

Souveraineté des données : quels impacts ?

Deux écoles sur le sujet

Alors comment réagir face à la menace ? Pour certains, l’urgence est avant tout de « protéger des vies ». Michel Van Den Berghe, président d’Orange Cyberdéfense, filiale d’Orange dédiée aux problématiques de cybersécurité et président de la société Campus Cyber l’a constaté récemment. « Pour la première fois, avec les dernières cyberattaques, mes équipes ont vu la donne changer. Aujourd’hui, les cybercriminels jouent avec des vies. » Et de poser une question cruciale : « Peut-on être souverain dans un monde numérique qui appartient à 99% à des entreprises américaines ? ». Pour viser l’efficacité et répondre à l’urgence, l’idée serait donc de se servir des solutions existantes, « en les encadrant ».

D’autres misent cependant sur un autre credo, à l’image de Luc d’Urso. « Nous avons actuellement 47 zettaoctets de données dans le monde (soit 47 millions de petaoctets). Cela ne représente que 2% du volume de données dont nous disposerons en 2035. Nous n’en sommes qu’au début, et il temps pour nous de nous positionner ! ». Voilà pourquoi, sans chercher à faire de protectionnisme, Atempo propose des solutions souveraines. Dans ses outils de sauvegarde et d’archivage, la société 100% française relève du droit français et ne peut donc pas être assujettie au "patriot act" américain. Support client, Recherche & Développement et technologies liées aux algorithmes sont également tous basés sur le territoire, assurant une visibilité maximale.

Et l’espoir est permis. « Au Hub France IA, on pense aujourd’hui que nous avons dans l’écosystème français et européen toutes les briques de solutions à l’état de l’art, soutient Thierry Berthier, chercheur au centre de recherche du CREC St-Cyr et pilote du groupe sécurité et IA du Hub France IA. Nous en sommes au stade où il faut assembler ces briques et mettre en place des verticales de traitement des données. Nous serons prochainement capables d’offrir des plateformes souveraines, au même niveau de service que les GAFAM actuellement ». Quel que soit le courant de pensée, cette perspective devrait mettre tout le monde d’accord. La notion d’Europe s’avérera en effet cruciale dans cette voie, pour faire face à des compétiteurs installés et puissants. Une proposition de règlement européen sur la gouvernance des données, publiée fin 2020, vise justement à faciliter le partage des données au sein de l’UE dans ce but.

Marion BOIS