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L’un des projets phares d’eHOP tourne autour de la pharmacovigilance. En combinant les données de l’Assurance Maladie à celles de l’entrepôt, il traque les interactions médicamenteuses, « y compris hors hôpital », insiste Frédéric Rimattei, directeur général adjoint du CHU. « L’intérêt avec un tel volume, c’est qu’il devient possible de requêter un grand nombre d’épisodes, et de repérer des interactions entre 3 voire 4 molécules ».

La boucle vertueuse des données

Initialement très tournés vers la recherche, les programmes liés à eHOP s’orientent de plus en plus vers la médecine de routine. « Je ne crois pas du tout au côté "magique" des données, fait remarquer Marc Cuggia. Les entrepôts sont une brique technique mais c’est l’expertise de terrain qui doit primer ». Tôt ou tard, les bénéfices des innovations lancées par la recherche doivent se retrouver du côté des soins dans une « boucle vertueuse : les données issues du soin alimentent les algorithmes d’aide à la décision qui se trouveront peu à peu des applications dans des outils dédiés aux cliniciens ».

Même vision du côté de la direction générale du CHU de Rennes. Si Frédéric Rimattei regrette qu’il y ait encore peu d’exemples de l’utilisation des entrepôts de données de santé en routine clinique, il se projette. « Dans la médecine de demain, il sera possible de confronter votre profil à celui de millions de profils comparables (en termes de pathologie, d’antécédents…) et ainsi d’ajuster votre prise en charge. C’est de la science-fiction aujourd’hui mais ça ne le sera pas demain car les entrepôts seront rentrés en phase d’exploitation en routine ». C’est ainsi « que l’on amènera de la preuve aux soignants, souligne Frédéric Bourcier. Ils ont besoin de constater que cela est efficace pour leurs patients. On aura alors tout gagné : la pertinence et l’adhésion pleine et entière des équipes soignantes ».

Marion BOIS