L’alliance de l’intelligence artificielle et de la reconnaissance d’images, c’est la combinaison réussie pour la solution de contrôle des préparations de chimiothérapies développée par Eurekam. Drugcam permet une validation de toutes les étapes de fabrication de chimiothérapies.
La fin du double contrôle visuel
Avec ce procédé, fini le double contrôle visuel (un agent vient contrôler l’action d’un préparateur). Drugcam vérifie les principes actifs et les volumes utilisés au fil de l’eau. Le principe ? La préparation est filmée en continu. A chaque étape clé, le préparateur présente sa manipulation à la camera. Celle-ci analyse l’image et la compare à la fiche de préparation à laquelle elle est interfacée. Si l’étape n’est pas conforme, une alerte est lancée.
Pour le contrôle des principes actifs, DrugCam est paramétré à l’aide de films présentant chacun des nombreux produits de chimiothérapie, sous divers angles. « A l’aide d’un algorithme, la caméra est capable de reconnaître aussi bien un flacon muni d’un QR Code ou d’un code-barres qu’un flacon avec une étiquette classique », détaille Eric Valageas, directeur commercial chez Eurekam.
Concernant le contrôle des volumes, le système va évaluer la position du piston de la seringue par rapport aux graduations afin de déterminer avec précision la dose prélevée. « Le double contrôle visuel n’est donc plus nécessaire, affirme Frédéric Benizri, pharmacien à l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille. Si la préparation est légèrement plus lente avec Drugcam car les contrôles sont plus nombreux, nous gagnons globalement du temps avec la redistribution des tâches. Le contrôleur peut désormais préparer lui aussi ».
Une fiabilité accrue
A la libération du médicament, le pharmacien dispose d’un document retraçant l’ensemble des étapes de production et les éventuelles erreurs sur lesquelles il peut revenir. Tout le processus peut être tracé et les informations (vidéos, captures d’images-clés….) sont stockées dans un document structuré. « Nous disposons ainsi d’éléments de preuves rapides et opposables », apprécie Jean-Marie Canonge, chef du département de pharmacie de l’institut universitaire du Cancer de Toulouse.
« Drugcam représente la possibilité de démocratiser le contrôle des préparations, conclut Frédéric Benizri. Pour les petits établissements qui n’ont pas les moyens de réaliser un contrôle analytique ou gravimétrique, c’est la possibilité de contrôler de manière simple et fiable ». Et le champ d’action ne s’arrête pas là. Eurekam compte développer son système dans les domaines de l’anesthésie et de la pédiatrie prochainement.